Une affaire de femmes
En France, un tiers des chefs d’entreprises sont des femmes. Beaucoup de réseaux féminins ont fait leur apparition ces dernières années pour promouvoir la place de la femme dans l’entreprenariat. Les Ligériennes ne sont pas en reste. Zoom sur deux clubs, dans le sud et le nord du département.
« Le but de l’association est de défendre la place des femmes dans le monde économique, qu’elles soient mieux représentées. » La FCE (femmes chefs d’entreprise), réseau national de 2 000 membres, existe depuis 1945. « Le mouvement a été créé par une femme qui avait remplacé son mari, parti à la guerre, à la tête de l’entreprise familiale.
« Le club regroupe des femmes qui sont dans une logique de réseau de compétences et de mobilisation pour un territoire »
Elle s’est dit qu’il devait y avoir d’autres femmes dans son cas, pour se sentir moins seules elles se sont réunies » raconte la présidente de la délégation Roanne, Véronique Guillot-Raymond. Aujourd’hui le mouvement est présent dans 52 pays.
« Les réseaux féminins mobilisent des femmes qui n’ont pas l’habitude ou n’osent pas aller dans les réseaux traditionnels. » Il ne s’agit pas d’opposer les sexes, ni de remplir des colonnes de pour et de contre : « Il y a autant de compétences chez un homme que chez une femme. En revanche la femme a peut-être une approche, une sensibilité, différente de l’entreprise, notamment au niveau des ressources humaines. » La délégation Roannaise vient de fêter ses 20 ans, l’occasion de promouvoir le club. « En six ans nous sommes passées de 8 adhérentes à 24. J’ai cherché à ce que tous les secteurs d’activités soient représentés ainsi que les tailles d’entreprise. » Le service, la mécanique, le textile… trouvent leurs représentantes au sein de la FCE. Lieu d’échanges et de solidarité, le club organise des réunions mensuelles sur un thème de l’entreprise (fiscalité, problématique sociale, l’accord national interprofessionnel…) animées par des intervenants invités.
Une compréhension et une facilité relationnelle
Femmes et Business a été créé il y a quatre ans par Gisèle Rivière, elle sont aujourd’hui 60 membres : « Le club regroupe des femmes qui ne sont pas du tout dans le jeu de pouvoir mais vraiment dans une logique de réseau de compétences et de mobilisation pour un territoire. » Tous les secteurs d’activités sont représentés, bien que environ 60 % des membres travaillent dans le tertiaire. Aucune concurrence, il n’y a pas deux fois le même métier, le but est de mettre en avant les compétences de chacune : « Ce réseau a pour objectif principal l’échange d’affaires, le partage de connaissances et de recommandations réciproques, le tout dans un climat convivial et ouvert. »
Le seule similarité est identitaire : « Cette psychologie qui nous est propre. On retrouve une simplicité dans les rapports très agréable. Au départ, c’est une complicité facile que je trouvais avec un certain nombre de femmes. Ce n’est pas pour ça qu’on ne fait pas travailler des hommes, bien entendu. On a des complémentarités très intéressantes et il faut les garder ».
Florence Barnola