Saint-Etienne, futur grand acteur de la grande région ?
Lieu de d’échanges et de débats, le conseil de développement et son président Claude Risac, directeur des relations extérieures de Casino, ont rendu leur rapport sur la place de Saint-Etienne Métropole dans la grande région.
« C’est nouveau pour le conseil de développement qui a beaucoup œuvré par le passé, mais peut-être de façon plus théorique. Là, le président nous demande des propositions concrètes. » Pour Claude Risac, le président du conseil de développement de Saint-Etienne Métropole, le rapport qu’il vient de remettre au président de Saint-Etienne Métropole Gaël Perdriau marque un changement de méthode de cette sorte de conseil économique et social à l’échelle de l’agglomération.
L’instance délibérative, créée par la loi Voynet en 1999, réunit une petite centaine de membres, issus de la société civile, du monde économique, de l’enseignement supérieur. Elle peut s’autosaisir d’un sujet qui donnera lieu à des recommandations, ou être saisie par le président de Saint-Etienne Métropole comme en juin 2015.
Saint-Etienne, une place centrale… à conquérir
« La loi du 16 janvier 2015 relative à la délimitation des régions prévoit que le 1er janvier 2016, 13 régions se substitueront aux 22 régions métropolitaines existantes (…) Saint-Etienne se situera donc au cœur d’une des plus grandes régions françaises (…). Il serait utile au conseil communautaire que le conseil de développement s’attache à rendre un avis qui mette en perspective les nouveaux équilibres à recherche pour Saint-Etienne Métropole tant en matière de gouvernance que de compétence », enjoignait Gaël Perdriau dans sa lettre de saisine. Après 6 mois de travail les 86 membres du conseil, répartis en 6 groupes, ont rendu leurs conclusions que Claude Risac résume par une formule : « Aide-toi et le Ciel t’aidera ».
Certes Saint-Etienne occupe une position centrale du point de vue géographique et a tout intérêt à « jouer la carte de la proximité lyonnaise, notamment via le Pôle Métropolitain », toutefois « travailler avec Lyon ne veut pas dire pour autant qu’il faut en attendre une aide car la Métropole lyonnaise a légitimement sa dynamique et ses objectifs propres », nuance le rapport. Conclusion : « le pôle stéphanois doit donc consolider sa propre capacité de projet et d’action ».
Les « sages » du conseil de développement juge que l’agglomération stéphanoise doit développer ses liens avec la Haute-Loire, réaffirmer l’avenir industriel de son territoire en s’appropriant les nouvelles technologies (robotique, impression 3D, objets connectés, etc.). Ils préconisent de renouer avec ce qui a fait la force du territoire qui a vu naître le mutualisme et qu’ils traduisent par le terme d’ « innovation sociale », il s’agit de la Silver économie et de l’économie sociale et solidaire. Il conviendrait également de « favoriser l’émergence de nouveaux écosystèmes » et, à l’image de Lyon, de multiplier et les partenariats croisés publics-privés. Aux élus et décideurs économiques désormais de se saisir de cette réflexion. Le conseil de développement va maintenant s’engager sur une nouvelle analyse des incidences urbanistiques sur le quartier du Soleil de la réalisation de la 3e ligne de tramway.
Mathieu Ozanam
Légende photo : Claude Risac remet le rapport à Gaël Perdriau jeudi 10 mars 2016