HIS : INTERVENTIONS HELIPORTEES DU SAMU
Grâce à ce gain de temps précieux, des drames peuvent être évités sur les communes
Sauver plus de vies grâce à un boitier connecté
La société HIS (Hélicoptère ingénierie système), basée à La Talaudière, a créé un boitier connecté permettant aux hélicoptères du Samu de gagner du temps lors de leurs interventions nocturnes en zone rurale. Ce système électronique, baptisé E-boo, s’enclenche depuis la salle de régulation du Samu. Objectif : garantir, à distance, l’éclairage et la mise en sécurité d’un terrain d’atterrissage.
Sébastien Goëgel est co-pilote de l’hélicoptère du SAMU de Saint-Etienne. Il a créé il y a un et demi la société HIS avec Germain Martinez, dirigeant de Digital Electric, une entreprise spécialisée dans la fabrication de matériel électrique. « Sébastien m’a fait part de la principale problématique rencontrée lors des interventions héliportées du Samu la nuit. Avant le décollage, le Samu doit s’assurer que le terrain sur lequel il va atterrir l’hélicoptère a été préalablement repéré et éclairé. Ce qui est logique et imposé par la réglementation européenne. Mais, dans les communes rurales, il est souvent difficile de contacter à 3h du matin la personne chargée d’éclairer le terrain. La joindre peut prendre entre un quart d’heure et une heure. Les conséquences de cette perte de temps peuvent être dramatiques, par exemple lors d’un arrêt cardiaque », explique Germain Martinez.
Une prise en charge rapide du patient
Les deux associés ont donc uni leurs compétences pour concevoir et commercialiser le système électronique breveté E-boo. Relié au centre de secours, le coffret E-boo permet au régulateur du Samu de détecter une zone équipée du boitier connecté et d’enclencher, instantanément et à distance, l’éclairage du terrain. L’interface web lui fournit également en temps réel les données météorologiques et visuelles grâce à des caméras et instruments de mesure installés sur le terrain. En fonction de la distance d’intervention et de la gravité de l’urgence, le médecin régulateur décide de réquisitionner soit un véhicule terrestre, soit un hélicoptère dont le temps d’intervention est trois fois plus rapide qu’un véhicule terrestre. « Notre système permet à l’hélicoptère de décoller beaucoup plus rapidement. Grâce à ce gain de temps précieux, des drames peuvent être évités sur les communes avec une prise en charge rapide du patient et son acheminement vers un hôpital. »
Le E-boo gratuit pour les communes de Forez-Est
Coût du coffret fabriqué par la PME Digital Electric : 3000 €. Déjà installé dans 19 communes de la Loire (Noirétable, Chazelles-sur-Lyon, Montrond-les-Bains, Saint-Barthélemy-Lestra etc.) et de la Haute-Loire, 40 autres communes ligériennes en seront équipées d’ici la fin de l’année. La communauté de communes Forez-Est incite ses villes et villages à se munir de ce système novateur en participant à hauteur de 50% à son financement. Son objectif : équiper au minimum 51 communes de son territoire. Le Département alloue lui aussi une subvention de 1500 € à toutes les communes ligériennes souhaitant installer le boitier. En additionnant les deux aides, le E-boo est donc entièrement gratuit pour les communes de Forez-Est. La problématique de l’éclairage et de la mise en sécurité des zones de poser est nationale et internationale. Tous les services médicaux d’urgence héliportés y sont confrontés. Les deux associés projettent de commercialiser le E-boo dans tout l’Hexagone. Les Samu de Périgueux et de Besançon en seront à leur tour prochainement dotés. « Nous souhaitons nous déployer au niveau national et européen », confie Germain Martinez.
CM
Erratum : Nous prions nos lecteurs de bien vouloir nous excuser et de prendre note de cette rectification. Dans notre dernier numéro (n°40), l’article en page 11 concernant les interventions héliportées du Samu contient une erreur. Si Forez- Est informe et aide les élus à intégrer ce dispositif, cette communauté de communes de 42 communes ne participe pas à son financement.