Agriculteurs de la Loire: lutter contre le malaise qui se répand
Depuis le début de l’année, la colère et le malaise au sein du monde agricole sont perceptibles sur l’ensemble du territoire. Pour faire pression sur le gouvernement, les agriculteurs français ont multiplié les actions coup de poing et les manifestations. Les raisons de leur désarroi sont nombreuses : prix bas, endettement élevé, crise sanitaire, exploitations qui ferment…
Le malaise:
Les paysans ont eu la lourde tâche de produire et d’entretenir le paysage rural à travers leurs exploitations et leurs cultures. Mais, en quelques décennies, le nombre de fermes a chuté de plus de 50 %. Si les exploitations étaient plus d’1 million à la fin des années 80, aujourd’hui on n’en compte plus que 400 000 .Il s’agit donc d’une véritable hécatombe qui touche notamment les petites et les moyennes fermes.
Notre département est classé parmi les départements agricoles. Il s’agit d’une agriculture modeste de montagne, typique du Massif Central et à spécialisation en bovins-lait et bovins-viande. (80% du chiffre d’affaire agricole du département).
Pour faire entendre la détresse actuelle, la FDSEA et les JA (jeunes agriculteurs) ont décidé de contacter tous les parlementaires de la Loire afin d’obtenir leur soutien, à la veille de l’ouverture du salon de l’agriculture de Paris. L’ action consistait à leur proposer de signer une lettre d’engagement. Cette lettre développe plusieurs points qui sont au centre des revendications des agriculteurs ligériens. Citons en quelques uns : la FDSEA et les JA demandent aux pouvoirs publics un engagement de prise en compte du coût de revient des productions françaises. Ils demandent la sortie d’un décret obligeant l’étiquetage de l’origine sur l’ensemble des produits y compris les produits transformés. Ils proposent l’accentuation de contrôles et les sanctions contre les pratiques commerciales déloyales. Ils prônent la mise en œuvre par tous les moyens de l’approvisionnement de la restauration hors domicile (lire cantines scolaires et d’entreprises), avec des produits français. Tout cela peut se faire au niveau des institutions françaises. Pour autant, tout ne se joue pas au niveau strictement national. Concernant le niveau européen, il faut réguler les marchés et obtenir une harmonisation des règles sociales, fiscales et environnementales et enfin, lever les frein du droit de la concurrence communautaire pour accroître le pouvoir de négociation des producteurs.
Selon Gérard Gallot, président de la FDSEA Loire : « Le monde paysan n’en peut plus. On ne demande pas des subventions supplémentaires. On demande que nos produits soient payés le juste prix ! » et d’ajouter : « la crise est profonde et le désespoir s’étend. La grande distribution veut se donner une bonne image et organise une véritable dictature sur les prix. Il nous faut expliquer la réalité qui est la nôtre et avoir ainsi le soutien des consommateurs »
A ce jour, les Sénateurs cécile cukierman, bernard Fournier et Maurice Vincent ont signé cette lettre d’engagement. Côté députés, François Rochebloine, Dino Ciniéri, Paul Salen et Yves Nicolin ont paraphé le document.
La FDSEA et les JA espèrent ainsi redonner de l’espoir aux agriculteurs du 42. En attendant d’autres manifestations qui pourraient être plus visibles.