Réforme du code du travail : pour ou contre?
L’avant projet de loi portée par Myriam El Khomri, suscite, on le sait, des réactions contradictoires.
Voici deux points de vue exprimés par voie de communiqué de presse émanant de Maurice Vincent, sénateur PS de la Loire, d’une part et celui d’Eric Le Jaouen, président du MEDEF Loire, d’autre part.
Pour le sénateur de la Loire, plusieurs dispositions sont très critiquables sur le plan social et
sans efficacité, voire contre-productives, sur l’emploi : alourdir la journée de travail des apprentis de moins de 18 ans jusqu’à 10 h n’est pas une bonne chose. La modulation du temps de travail après accord d’entreprise, en cas de croissance de l’activité est une disposition « anti emploi ». Concernant les Indemnités prud’hommales, le plafonnement est contradictoire avec le jugement libre, ce qui est Inacceptable. Sur la majoration des heures supplémentaires, au delà de 35 h de
10 % au lieu de 25 % par un simple accord d’entreprise, Maurice Vincent ne comprend pas la logique ni le but, car si des heures supplémentaires sont nécessaires, c’est qu’elles correspondent à des commandes, donc des bénéfices supplémentaires… Enfin, les aspects « sécurisation » pour les salariés, sont beaucoup trop faibles au regard de ce qui accordé en matière de flexibilité.
En résumé, Maurice Vincent précise : « Simplifier le code du travail est souhaitable, allier flexibilité
lorsque c’est nécessaire et sécurisation des parcours professionnels (flexisécurité) est possible, mais ce projet de loi n’y contribue pas. J’espère que le texte qui sortira de l’assemblée nationale sera profondément réécrit avant sa transmission au Sénat, sinon je m’y opposerai ! »
Pour le MEDEF Loire, il faut « garder l’ambition » portée par cet avant projet. Il est susceptible de faire bouger les lignes sur le front de la création d’emplois. Pour créer de l’emploi, les entreprises ont besoin de compétitivité, d’agilité et de confiance. Il ne s’agit pas d’opposer entreprises et salariés. Il faut donner aux entreprises, PME notamment, de la visibilité, de la clarté et de la simplicité. Si les freins à l’embauche sont levés, si le marché du travail est déverrouillé, si les contraintes réglementaires qui pèsent sur les entreprises sont simplifiées, la croissance sera de retour. De ce fait, l’attente créée par ce texte ne doit pas être déçue. Pour le MEDEF, Il faut que le gouvernement aille au bout de cette réforme en gardant cette ambition initiale. C’est l’avenir du pays qui est en jeu, loin des postures politiques et des contraintes d’appareil.
Eric Le Jaouen, Président du Medef Loire, tient à rappeler : « Les pays européens voisins, Espagne, Italie, Allemagne, ont eu le courage de mener ces réformes voilà quelques mois ou quelques années. Résultat : la création d’emplois a repris avec force dans ces pays. Ayons la même volonté et le même courage ! Il en va de l’avenir de notre économie et de notre pays. »