Parti communiste : « Non à l’hégémonie d’un parti sur les autres » aux Régionales
La cheffe de file communiste pour les régionales Cécile Cukierman a réuni à Saint-Etienne les militants et sympathisants pour faire le point sur l’état d’avancement des négociations avec les forces de gauche. La perspective d’une liste commune avec Europe Ecologie-Les Verts s’éloigne.
Il fait beau ce jeudi soir à Saint-Etienne. Mais il faut bien avouer que le cadre retenu pour la rencontre « festive et conviviale » de la Fédération du Parti communiste de la Loire n’est guère champêtre. « Nous devions nous retrouver au parc Joseph-Sanguedolce, c’était un moyen d’avoir une pensée pour notre camarade qui a été maire de Saint-Etienne, mais nous avons reçu un mail abrupt de la mairie, suivi d’une lettre avec accusé de réception nous le refusant pour des raisons politiques », s’insurge Alain Pecel, le secrétaire départemental du PCF de la Loire. C’est finalement au stade Jean-Civier que les militants communistes et les sympathisants se sont retrouvé pour écouter Cécile Cukierman.
La sénatrice de la Loire a été désignée « cheffe » de file pour les régionales le 21 juin à La Ricamarie à l’issue de la conférence régionale du PCF. A charge pour elle de négocier avec les autres partis de gauche en vue de la constitution d’une liste pour les élections des 6 et 13 décembre. L’hypothèse d’une union semble pourtant de moins en moins probable. De discussions suspendues avec Europe Ecologie-Les Verts à des réunions repoussées ou décidées précipitamment, les protagonistes ont semble-t-il eu du mal à s’entendre.
Sur les thématiques du programme d’abord. « Le combat contre l’austérité était très peu présent, explique Cécile Cukierman à son auditoire très attentif. Nous avons dit qu’il fallait que le texte se muscle avec une Région solidaire et qui serve de rempart. » Sur la question des grandes infrastructures (ligne Lyon-Turin, ligne Pocl, le nucléaire) des divergences sont également apparues avec les écologistes. Rien cependant de rédhibitoire à en croire la cheffe de file.
La composition des listes et le rôle des têtes de listes départementales s’ajoutent à la liste des désaccords. D’après Cécile Cukierman, EELV en revendique la moitié, deux reviennent au Parti de gauche, une pour Nouvelle Donne et une pour un candidat non encarté. « Pourquoi cela ne nous satisfait pas ? Parce que la place réservée à des citoyens de la société civile est insuffisante. Si c’est un rassemblement, alors ça ne peut pas être l’hégémonie d’un parti sur les autres. »
Autre point d’achoppement : l’affirmation du non cumul des mandats de candidats parlementaires. En l’occurrence la sénatrice Cécile Cukierman et le député du Puy-de-Dôme André Chassaigne, tout deux conseillers régionaux sortants. « Le lundi 17 août on nous a dit que tout était négociable, sauf le non cumul. » Conclusion : à ce stade les discussions entre les forces politiques de gauche sont suspendues, même si un courrier a été adressé aux partenaires du Front de gauche. Une rencontre est par ailleurs prévue avec des représentants du MRC la semaine prochaine.
Le programme des « 1 000 rencontres », réunions publiques, individuelles ou avec des collectifs lancé en début d’été pour « co-construire » la liste et le projet régional va se poursuivre. Un site Internet a été mis en ligne. « Cette démarche on ne pourra pas nous la retirer et nous la mènerons jusqu’au bout. »
Mathieu Ozanam