Marché du vélo : la Loire dans l’échappée
En France, le marché économique lié au cycle ne cesse de croître, progressant de plus de 3 % en 2013. Historiquement le bassin stéphanois est un vivier pour petites reines. Qu’en est-il aujourd’hui ? Une poignée d’entreprises ligériennes a su surfer sur ce secteur d’activité, se positionnant en tête du peloton. Zoom sur les établissements du département qui ont le vent en poupe.
Mach 1 seul fabricant français de jante pour vélos
« On sort d’une décade qui a vu notre chiffre d’affaires se multiplier à peu près par 4. Nous avons donc géré cette progression en nous dotant d’un outil logistique et de production très ambitieux. Notre volonté est maintenant d’explorer des gammes de produits plus techniques » explique Bruno Bayard, le directeur de l’usine de composants Mach 1 de Marclopt.
L’entreprise, au chiffre d’affaires de plus de 16 M€ dont 80 % est fait à l’export, s’est agrandie en 2013 portant sa surface à presque 9 000 m2. Un investissement à hauteur de 2 200 000 €.
Soixante personnes travaillent sur le site, plus des saisonniers qui viennent fortifier les troupes au printemps. « Nous avons une forte activité de mars à septembre ». La clientèle de Mach 1 est internationale, Australie, Afrique du Sud, Etats-Unis… « Mais en volume d’affaires 90 % de ce chiffre export est sur l’Europe. Notamment parce que l’un de nos produits principaux, la jante, voyage très mal. »
Mach 1 dans la Loire (un autre site est à Annecy) est née du rachat de deux entreprises ligériennes, Rayons Bernard à Montrond-les-Bains et les Moyeux Terrat à Boën, par un industriel annécien qui possédait déjà une usine de fabrication de machines de montage de roues. Le site ligérien où on fabrique les composants (écrous, jantes, rayons) est installé à Marclopt depuis 1984.
Altinnova, l’éco-attitude
« 25 % des personnes qui se font voler un vélo n’en rachèteront pas. C’est primordial pour les collectivités d’accompagner les gens dans la pratique du vélo et de proposer des solutions pour empêcher leur vol. » rappelle la co-fondatrice de Altinnova, le leader français de l’abri vélos sécurisé. Parmi leurs Réalisations on trouve : l’abri vélo de la gare multimodale de Saint Chamond, les bornes Vélivert, l’abri vélos de la gare de Châteaucreux…
« Au niveau mondial, dans toutes les grandes villes, il y a une vraie prise de conscience par rapport au modèle tout automobile »
Deux ingénieurs, Corinne Verdier et Julien Lefèvre, amateurs de VTT, ont créé l’entreprise à la sortie de l’école Centrale de Lille en 2003. « Nous n’intervenons pas du tout sur le vélo en lui-même. Mais sur tous les équipements accompagnant le cycliste dans sa pratique c’est-à-dire tout ce qui va permettre d’amener du confort et de la sécurité. On fait la conception des produits, leur fabrication et leur installation ».
Après un démarrage dans le Nord-pas-de-Calais, Altinnova s’est installée dans la Loire en 2007 à Saint Marcelin en Forez. « La situation du territoire est relativement centrale par rapport à notre clientèle française. Nous travaillons beaucoup sur la région Rhône-Alpes, pas mal sur la France. Et nous commençons à nous développer au-delà de nos frontières, à Tel-Aviv, à Vancouver, en Belgique… ».
La société, ces quatre dernières années, connaît un fort développement, « notamment lié au développement du vélo urbain. Au niveau mondial, dans toutes les grandes villes, il y a une vraie prise de conscience par rapport au modèle tout automobile. On réfléchit maintenant à des bouquets de transports ». Avec 2, 5 millions € de chiffre d’affaires en 2012, les associés ont voulu franchir une étape supplémentaire. Pour répondre à sa croissance, l’entreprise va emménager en juillet sur un site plus grand et plus moderne dans la ZAC des Plaines à Bonson. Un investissement d’environ un million d’euros : « 1 500 m2 de bâtiment vont nous permettre d’améliorer et d’optimiser notre production. ».
De 13 employés il vont passer à une quinzaine.
Enfin Altinnova s’inscrit en plein dans le développement durable. Par exemple sur les matériaux utilisés : « on a une démarche d’éco-conception sur nos produits ». Ce qui inclus entre autre l’approvisionnement local, dont le bois du Pilat utilisés sans traitement.
Florence Barnola