Le report modal vers le rail se concrétise dans la Loire
Ferovergne, filiale du groupe Combronde, inaugurera début juin une ligne ferroviaire reliant Veauche et le port de Fos-sur-Mer. Un service qui pourrait intéresser les entreprises locales exportatrices.
À compter du début du mois de juin, Ferovergne, la filiale ferroviaire du groupe thiernois Combronde (620 salariés, 80 M€ de chiffre d’affaires) spécialisé dans le transport et la logistique, proposera un service de fret ferroviaire reliant Veauche et le port de Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône). Il circulera au rythme de trois allers-retours par semaine.
Il ne s’agit pas d’une première pour l’opérateur ferroviaire de proximité. Celui-ci avait déjà ouvert en 2012 une première ligne entre Gerzat (au Nord de Clermont-Ferrand où il dispose d’un terminal multimodal) et Le Havre, puis une autre entre Gerzat et Fos-sur-Mer l’année suivante. Au total, en l’espace de deux ans, Ferovergne a multiplié par quatre le nombre de ses trains hebdomadaires. « En 2015, nous espérons en faire au moins 50 % de plus sur d’autres lignes », précise Eric Champeyrol, qui a pris récemment la direction de Ferovergne.
Atout écologique
La nouvelle ligne entre Veauche et Fos-sur-Mer s’arrêtera sur le terminal que possède Ferovergne sur la zone industrielle de la Plaine (ancien site Badoit). Elle pourra intéresser les entreprises exportatrices ou importatrices implantées dans un rayon de trente kilomètres. « Contrairement à Clermont-Ferrand où nous avons beaucoup d’entreprises exportatrices comme Michelin, à Veauche nous avons plutôt des bases logistiques importatrices », souligne Eric Champeyrol.
Le directeur de Ferovergne estime que le gain financier du rail par rapport au transport routier est de 5 à 10 %. À cela s’ajoute l’atout écologique. En effet, la ligne reliant Veauche à Fos-sur-Mer pourrait représenter chaque mois l’équivalent de 1 200 camions. « On estime qu’un camion rejette dans l’atmosphère une tonne de CO2 par an », souligne Eric Champeyrol.
Reste que la mise en oeuvre de lignes ferroviaires est un processus long et coûteux. À ce niveau, la SNCF, RFF et les collectivités locales ont, selon le directeur de Ferovergne, un rôle à jouer. « Une voie que l’on laisse dépérir, une gare que l’on ferme, un terminal que l’on abandonne, ce sont autant de freins, estime Eric Champeyrol. Les acteurs publics doivent se donner les moyens de permettre aux entreprises locales d’importer et d’exporter. »
Yann Petiteaux