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L’enseignement catholique veut avancer à son rythme

Deux écoles sur quatre-vingt-dix dans le diocèse de Saint-Etienne ont prévu de passer à la semaine de quatre jours et demi à la prochaine rentrée. Néanmoins, la réforme des rythmes scolaires est jugée nécessaire.

Saint-Christo-en-Jarez et son église qui abrite la chapelle dédiée à Saint Jean-Louis Bonnard, Christodaire et prêtre martyr du Tonkin, canonisé à Rome par le pape Jean-Paul II en 1988. Saint-Martin-Lestra qui tire son nom du passé chrétien de la commune et de celui plus ancien des cultes gaulois animistes qui célébraient la vie secrète des arbres, des sources et des pierres.
Des établissements libres mais très concernés
Outre ce lien historique commun avec leur passé religieux, à la rentrée prochaine, ces deux villages situés dans la partie ligérienne des monts du Lyonnais auront une autre caractéristique commune : leurs écoles privées respectives passeront à la semaine de quatre jours et demi conformément à la réforme des rythmes scolaires engagée par le ministère de l’Education nationale. Elles seront les seules sur les quatre-vingt-dix écoles que compte l’enseignement catholique du diocèse de Saint-Etienne, territoire dans lequel n’entre pas l’arrondissement de Roanne.
« Cette réforme ne s’impose pas aux établissements d’enseignement privés associés à l’Etat par contrat mais, conformément aux recommandations délivrées par notre tutelle, les écoles du diocèse de Saint-Etienne se sont emparées de cette question dès le début de cette année », explique Thierry Bacher.
Elles ont développé un projet d’adaptation non pas aux rythmes scolaires mais aux rythmes de l’enfant, poursuit l’homme chargé par François-Xavier Clément, directeur diocésain, de l’accompagnement professionnel des personnes et des établissements du premier degré. Partout, la démarche de réflexion s’est faite avec une réelle volonté d’associer, très largement, toute la communauté éducative pour une « éducation intégrale » qui tient compte des réalités familiales, sociales, pastorales, pédagogiques et scolaires de l’enfant. »
Le bilan de cette concertation est sans appel : la réforme des rythmes scolaires telle qu’elle va être mise en œuvre dans le secteur public ne correspond pas aux attentes des établissements privés. Outre les difficultés d’application, notamment concernant le financement d’une mesure évalué à 150 € par an et par enfant par l’association des maires de France (AMF), l’enseignement catholique a rencontré des difficultés dans le dialogue avec la plupart des communes.
Quand les représentants ont été consultés, ils n’ont, parfois, pas été associés à la réflexion menée par les collectivités…
Un projet d’adaptation aux rythmes de l’enfant
En conséquence, la très grande majorité des écoles privées du département a décidé librement de ne pas se soumettre à « la dictature de la précipitation », une expression employée par Pascal Balmand, secrétaire général de l’enseignement catholique. L’institution s’est déclarée « favorable sur le principe d’un réaménagement du rythme hebdomadaire de l’école, en souhaitant que soit aussi prise en compte la question de l’année scolaire et celle de l’inévitable allègement des programmes, mesures indispensables pour repenser totalement les rythmes des apprentissages ».
Voilà comment chaque établissement a élaboré un projet d’adaptation aux rythmes de l’enfant et des adultes qui l’encadrent, dans l’intérêt primordial de l’enfant. À partir d’une profonde réflexion sur les différents temps scolaires que vivent les élèves à l’école (temps d’accueil, d’enseignement, d’activités péri-éducatives, d’aide aux apprentissages et de soutien…), des pistes ont été identifiées (accueillir en musique, avancer la récréation d’un quart d’heure, ouvrir une salle de repos, proposer du sport et des art plastiques en début d’après-midi…) qui pourront être mise en œuvre en fonction du contexte particulier de chaque école. L’objectif étant de continuer à « offrir un enseignement et une éducation chrétienne porteuse de sens pour la construction intégrale de la personne ». Dans le diocèse de Loire sud et centre, plus de 30 000 enfants sont concernés.
Rodolphe Montagnier